Aux auditeurs de RFI, leur radio, en grève

Nous sommes le 11 juin, la situation est bloquée à RFI et le conflit perdure. Pour les raisons évoquées dans le texte ci-dessous, écrit le 22 mai, et que je laisse donc inchangé. 

Pas plus que mes collègues médiateurs de presse, je ne dois intervenir dans le domaine social. Mon rôle n’est pas d’arbitrer les conflits, encore moins de contribuer à les solutionner, quand bien même ils touchent RFI ! Aujourd’hui pourtant je pense devoir vous en dire quelques mots, à vous, auditeurs orphelins de vos programmes, à vous qui me demandez des explications, qui exprimez pour beaucoup votre incompréhension, pour d’autres votre soutien, pour beaucoup votre colère, alors qu’une grève perturbe l’antenne de RFI depuis le 12 mai.

 Clarisse interpelle la médiatrice en ces termes :

 « Je me permets de vous solliciter pour en savoir plus sur les revendications de l'équipe de RFI qui est actuellement en grève. Il est vrai que sur vos antennes nous avons une information toujours complète mais en l'occurrence nous avons eu peu d'informations sur les raisons précises des différents épisodes de grève que traverse la radio (à moins bien sûr que j'ai manqué ce moment). J'aimerais réellement en savoir plus.
Merci. »
 
Comme elle, d’autres auditeurs s’interrogent. Ainsi, Joseph, de Lubumbashi : « la grève sans fin de RFI nous agace sérieusement, veuillez svp nous en donner les enjeux ».
 
Cécile, de Johannesburg : « depuis une semaine maintenant je n’ai que de la musique. Je ne sais pas pourquoi je ne reçois plus RFI avec toutes les émissions. Pourriez-vous me dire si quelque chose a changé. Ces émissions me manquent énormément ».
 
Claude-Bernard, de Maroua, au Cameroun : « je suis un de vos fidèles auditeurs, j’aimerais savoir pourquoi RFI est toujours en grève constamment ? A quand le retour à la normale ? »
 
C’est bien connu : les journalistes, dont le devoir est d’informer, le font très mal, ou pas du tout, dès lors qu’il s’agit de leur propre entreprise. A cela plusieurs raisons. Une certaine réticence, d’abord, à détailler les termes d’un conflit interne, qui n’intéresse pas nécessairement les auditeurs, ou les lecteurs. Et une vraie difficulté pratique : dans le cas d’un conflit comme celui que vit RFI, qui va communiquer ? La direction, les salariés, les deux ? Et pour dire quelle vérité? Les avis sont partagés, y compris chez les salariés, les points de vue sont contradictoires, parfois franchement antinomiques. Une déclaration des uns appellerait un démenti des autres. L’information, ou la non-information, finit pas devenir un enjeu… Alors, faute de bonne solution, c’est le silence qui règne, et, pour nos auditeurs, une réelle impression d’abandon.
 
Je me garderai d’analyser et de juger la crise sociale qui secoue RFI. Je me contenterai d’essayer de vous éclairer sur ses origines, et son contexte. Il existe désormais aujourd’hui en France une société nationale de programmes dont l’Etat est actionnaire unique : l’Audiovisuel extérieur de la France. RFI, comme la télévision France 24, et pour partie TV5monde, en sont les filiales. Les missions de RFI sont inchangées. La direction de l’AEF et de RFI estime que, pour retrouver et préserver l'équilibre budgétaire et mieux adapter la radio aux évolutions géopolitiques, il convient de réduire le nombre de salariés, journalistes, techniciens, assistants, réalisateurs, personnel administratif. Elle a donc présenté un « plan global de modernisation » et un « plan de sauvegarde de l’emploi ». Autrement dit un projet pour RFI et un plan de réduction des effectifs, portant sur 206 postes, 34 devant, ultérieurement, être créés (RFI rassemble aujourd'hui plus de 1000 personnes). Ce plan implique la fermeture de 6 rédactions en langues étrangères. Certains salariés pourraient se porter volontaires au départ, d’autres y seraient contraints. La mise en œuvre de ces projets obéit à des procédures longues et complexes de discussions avec les représentants du personnel qui sont prévues par le code du travail. Depuis plusieurs semaines, ces discussions sont engagées, mais n’ont pas encore abouti. Les représentants du personnel contestent le plan de suppression de postes, certains réclamant purement et simplement son retrait. Le blocage se traduit aujourd’hui par une grève qui empêche une partie de la diffusion de RFI.
 
Certains d’entre vous comprennent la réaction des salariés de RFI. C’est le cas de Fabien, qui nous écrit de Prague : « je vous envoie par ce message tout mon soutien aux grévistes, des obstinés, des amoureux d’un journalisme libre et de qualité ».
 
Nafissatou, de Lomé, au Togo : « cette grève nous perturbe tous mais nous la comprenons et vous soutenons. Courage, ça va aller ! »
 
Mais parmi ceux qui nous écrivent, vous êtes beaucoup plus nombreux à dénoncer ce mouvement social :
 
Koné, d’Abidjan : « Je ne comprends pas qu’une radio qui se veut « radio mondiale » soit tout le temps en grève. Vous frustrez vos nombreux auditeurs. Il est rare que la BBCI soit en grève comme vous le faites ».
 
Ulla, de Buenos Aires : « Même en grève, vous pourriez quand même faire un effort pour les français et les francophones à l’étranger ! »
 
Stéphane, de Bamako : « RFI ne remplit pas sa mission de service public avec ses grèves". 
 
Didier, qui nous écoute à Dakar : « dialoguez, mais cessez de bloquer les ondes. Il y en a marre d’être pris en otage. »
 
Abdoul-Karim, de Fès, au Maroc : « Une grande radio comme la RFI doit pouvoir régler ses problèmes internes en toute tranquillité sans que cela influe autant sur le programme ».
 
Elysé, d’Antananarivo : « on est privé de nos rendez-vous habituels avec la RFI. On est profondément préoccupé…Merci de faire le nécessaire pour revenir aux conditions normales rapidement. On comprend votre bataille mais tâchez quand même d’avoir un souci respectueux pour un de vos fidèles auditeurs de Tanà devenus ces temps-ci des victimes « collatérales », et ce à son corps défendant ». 
 
Guyaule, de Yaoundé, au Cameroun : « pour moi vous êtes les meilleurs, j’écoute RFI plus que les radios locales. Mais pourquoi vous grévez autant ? »
 
Ces questions concernent donc les moyens d’action utilisés dans une entreprise en cas de désaccord profond entre une direction et son personnel. Et ce sont des vraies questions, que se posent les organisations syndicales, à RFI comme dans toutes les entreprises de France, et notamment les entreprises de service public. Les historiens, les sociologues, pourraient vous expliquer les origines de cette spécificité française, qui fait que le dialogue social s’inscrit davantage dans la confrontation que dans le compromis. Et que le vieux débat politique et syndical – réformisme ou révolution – laisse encore quelques traces…
 
Et pourtant, ils sont fidèles et attachés à leur radio, les auditeurs de RFI. Ils nous le disent :
 
Casey, de Boston, aux Etats-Unis : « pardonnez l’anglais, s’il vous plaît. Your podcast for the « journal en Français facile » has actually been « RFI musique ». I wanted to write and let you know. Thank you for this program, I am big fan”.
 
Brahima, d’Abidjan : «  RFI est devenue une partie de mon corps et je suis un mordu de l’information. Lorsque RFI n’émet pas je souffre dans ma chair ».
 
Kristen, sur la côte est des Etats-Unis : « Are you still on strike ? I miss my RFI ! »
 
Morten, de Stavanger, en Norvège, dont je me permets de corriger (un peu) ses fautes de français : « je ne parle pas français bien du tout, mais en raison de la Radio France Internationale, je comprends maintenant le français et c’est possible pour moi de l’écrire aussi un peu…RFI est le seul diffuseur dans ma région qui me donne les actualités internationales…Nous n’avons plus les actualités tout le temps. C’est vraiment une tragédie pour les norvégiens qui comprennent la langue française ».
 
Pour conclure, cette suggestion de Malick, qui nous écrit de Port Louis, à Maurice : « je souhaite que vous impliquiez les auditeurs dans la recherche de solutions, l’avenir de cet outil nous interpelle tous. Nous sommes fondamentalement francophones et ne sommes pas prêts à encore perdre du terrain face à l’anglais. 206,  c’est beaucoup, mais tout est négociable ».
 
Impliquer les auditeurs ? Une belle idée. 
 
Merci à vous tous de cette formidable et exigeante fidélité!
 
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102 Comments

RFI, la "radio du monde" devient de moins en moins attrayante en raison d'incessants mouvements de grève. Déjà que cette radio est devenue partisane (elle se garde, comme les régimes en France, de critiquer les pires dirigeants que l'Afrique connaît), le peu d'informations crédibles qu'elle accepte de faire passer est presque chaque semaine (depuis le début de cette année) noyé dans les mouvements de grève. Je regrette que la BBC à Lomé ne dispose pas d'une grille de programmes en français aussi étendue que RFI. Mons choix aurait été évident. Fermez cette radio svp et n'en parlons plus!

Je vous ai envoyé plusieurs messages de soutien: il est important pour nous tous que le SERVICE PUBLIC se maintienne. Mais je voudrais ici donner mon point de vue:
Je sais - je ne suis pas journaliste, mais j'ai de l'imagination - combien il est difficile, et combien il en coûte, d'avoir un bon réseau de journalistes SUR PLACE, qui connaissent la région dont ils parlent, qui disposent des moyens pour ANALYSER et non pas seulement rendre compte des faits, donc qui parlent la ou les langues pour avoir des contacts. Un réseau de cette qualité coûte des années à construire et à maintenir. Or, j'ai bien peur que c'est exactement cela que l'on veut détruire : les gens n'ont pas besoin d'être informés sinon de gober ce que le pouvoir en place veut bien leur servir.
J'ai un peu suivi ce qui se passe depuis déjà des mois dans le domaine des "médias". Lentement mais sûrement ils sont mis au pas. Les infos sur RFI reproduisent exactement ce que dit Le Monde, lequel à son tour est de plus en plus banalisé. Pour ne pas parler de la télé que je ne suis pas puisque je n'ai même pas de récepteur. Il y a une valse de "journalistes" à RFI qui est de très mauvais augure. On n'entend plus les bons, mais des médiocres qui visiblement débarquent dans le métier.
Pour résumer: je crains qu'il s'agit, dans les suppressions de poste, précisément de ce que je viens de suggérer. On ne supprimera pas bien entendu le garçon de course, mais le journaliste de métier. Donc, tenez bon à RFI, malgré les réactions de quelques uns qui ne voient pas plus loin que le bout du nez...
Marianne de Barcelone

Je viens d'arriver sur ce blog que je n'avais jamais cherché mais dans ma famille, nous sommes concernés par les problèmes à RFI; alors je mets un petit mot.
Il est fait état de tant de propositions et de réflexions que je crois qu'elles devraient être étudiées par les personnes en grève pour agir positivement.
Par ailleurs, s'il n'est expliqué nulle part les vraies réalités des raisons de cette grève, (car c'est moins un problème de personnels en trop qu'un problème de personnes dans les hautes sphères de cette radio), il est normal que des auditeurs très attachés à la station soient fâchés de la longueur de la grève et de la manière dont le temps est occupé.

Je puis comprendre que les enjeux et les rouages qui régissent les rapports entre la direction de RFI et ses salariés soient compliqués. Toutefois il semble que la grève se soit installée et que plus personne ne s'en soucie: on allume la radio "tiens, il y a grève" et on change de fréquence.
A la longue on risque de se lasser. Est-ce qu'il y a au moins une petite lueur d'espoir pour que cette grève se termine? Est-ce qu'on pourrait au moins être fixés sur les temps d'attente? Encore un mois? deux? Un an?
S'il vous plaît, rendez-nous notre irremplaçable radio!

Vous défendez votre droit je suis avec vous, même un an nous vous attendrons car vous amènerez le meilleur de vous. Merci

En soutien à votre mouvement, contre la suppression d'une radio plus qu'indispensable : tenez-bon !

Amitiés
Virginie

Bonjour et bon courage à vous tous. Je suis un peu lassée des programmes musicaux, par ailleurs de qualité, mais si les salariés de RFI considèrent que la grève est le moyen le plus approprié de protéger leurs postes, à court et moyen terme, qu'ils poursuivent.
Cette grève est peut-être "agaçante" pour des auditeurs mais n'oublions pas qu'être en grève implique avant tout le salarié ; les conséquences sont multiples tant mentalement que financièrement.
La radio est un média fantastique pour les "sans télé" et surtout pour les trop nombreux sans électricité.
Celle de service public est à préserver.
Sophie depuis Abidjan

Un soutien inconditionné depuis Barcelone
en espérant vous entendre "tous" bien vite!
merci.

Bonjour,
Je suis un passionné des radios internationales mais les grèves à RFI (comme à Radio France) deviennent vraiment insupportables. A quand la suppression du droit de grève dans les services publics ou para publics? C'est une honte !!!
Près de deux mois de grève pour quoi ??? A part perdre vos auditeurs et votre crédibilité, pas grand chose...
Au lieu de faire grève à repetition, les syndicalistes gauchistes devraient voir (entre autres) comment la DW ou la BBC ont réussi le virage du multimédia. Il a fallu attendre des années avant d'avoir enfin des podcasts ou un site mobile pour RFI...
Profitez plutot de la grève pour vous remettre en question surtout...

Un futur ex-auditeur français expatrié

En tant que journaliste, je vous exprime mon profond soutien. Contrairement à certaines réactions de ce blog, je comprends combien il est important d'avoir des émissions dans une grande variété de langues, non seulement quand on parle ces langues (car, comme le dit la chanteuse Clarikan avec ironie "pas de chance, t'avait qu'à naître en France") mais aussi parce que dans RFI il y a INTERNATIONAL et que cela fait partie de la notion de service public. Il y a en France, des personnes parlant laotien ou serbo-croate, comme il y ailleurs "à l'étranger" des personnes parlant français...De plus, il est évident que les rédactions en langue étrangère de RFI font remonter, depuis leur pays d'origine, des informations que nous, français de France - qui parlons si peu de langues étrangères - serions bien en peine de comprendre sans leur médiation et leur professionnalisme... C'est un des paramètres de la richesse de cette antenne. Et que les mauvais coucheurs qui pensent "hexagonal", écoutent une radio qui leur parle de leur nombril (il y a l'embarras du choix) et qu'ils laissent à ceux qui ont envie de voir l'humanité dans son entier en goûter le pluralisme et la différence.
Bien cordialement. Une consoeur qui est de tout coeur avec vous.

Bonjour
C'est proprement scandaleux, deux mois de grève et vous n'avez pas honte...Mais qu'est ce vous glandez de vos journées ?
Les journalistes aiment parler du "droit à l'information", belle farce, qu'en est il du nôtre ? Nous qui en plus payons des impôts exorbitants pour permettre à ce genre de service public de ne rien faire pendant deux mois.
La vie est dure pour tout le monde, mais tout le monde ne peut / veut pas se comporter de cette façon. Moi je serais viré illico en tout cas, et je le mériterais.
Merci aux gens "normaux" qui continuent à bosser à RFI.

Bien que les programmes de RFI me manquent énormément, je patienterai ... COURAGE ET BONNE CHANCE, VOS AUDITEURS SONT AVEC VOUS !

Courage à tous ceux qui se battent pour la préservation de leurs emplois et pour une information de qualité, ce que RFI est une des rares radios à pouvoir revendiquer.
Tenez bon et je suggère de ne plus passer que 4 flash de 3 mn par 24h.

Je voudrais vous dire que RFI nous manque énormément, surtout les auditeurs de l'Afrique.
Je suis une fidèle auditrice de la radio. Svp trouvez vite une solution, nous nous sentons seuls sans la radio mondiale.

Je vous encourage à continuer votre mouvement de grève, afin d'éviter la dégradation de la présence de la France dans les médias.

Supprimer la rédaction allemande, cela indique une irresponsabilité envers l'Europe et c'est une honte qui manifeste un dédain gigantesque de l'amitié des peuples, qui est un pilier majeure de la paix sur notre continent. Une direction qui poursuit ce chemin est manifestement en train d'emprunter le recul dans un passé qu'on croyait mort.

C'est passionnant d'assister en direct à la mort d'un média. Finalement, qu'est-ce qu'on en a à foutre d'entendre RFI en Laotien ou en Serbo-Croate ? Vous protégez vos petits intérêts catégoriels.

Une grève légitime, c'est bien. Nous la soutenons tous.
Est-ce pour autant qu'il vous faut faire une autre grève dans la grève ?
Je veux parler de celle de la musique d'attente de fin de grève qui ressemble à une punition de vos fidèles auditeurs.
En effet, vous nous condamnez à écouter en boucle le même refrain, comme si RFI n'a pas d'autres musiques du tout...
Un peu de respect pour vos fidèles auditeurs quand même, surtout que cela ne vous coûte rien d'être fair play, même dans la grève !

Bonjour à tous depuis la Martinique, ma radio me manque, mais une radio sans son âme de diversité me désolerait encore plus, donc prenez le temps qu'il faudra mais préservez l'essence de RFI.
Foss epi couraj
Adrien

RFI me manque, faites tout pour qu'on retrouve notre programme normal! Bon courage, merci.

Pourquoi vous les francais vous aimez toujours imposer aux gens ce qui n'est pas bon au point de bloquer une radio comme RFI avec vos conneries de grève tout le temps. Faites votre grève mais mon Afrique midi donnez-le moi evec mon Plein sud!

Je suis de coeur avec vous. Vous arrivez au du bout du tunnel. Soyez solidaires du personnel de RFI.

Allez ! Rebaptisons l'animal :

Je propose : Radio Flanche Intersyndicale.

Slogan : "Conjugue le monde en silence".

Le concours est ouvert !

Bnjr! Je comprends les enjeux de cette grève et c'est pour cela que je vous encourage. Le service public en France est en danger mais c'est seulement avec ce genre de sacrifices qu'on peut le sauver. Nous auditeurs soyons patients et comprenons l'enjeu car s'ils échouent dans peu de temps ce seront les programmes que nous aimons tant qui seront sur la selette. Alors patience!
el boubacar étudiant africain à Paris.

Bonjour,
Je soutiens sans réserve ce mouvement de grève qui vise à défendre la qualité et l'audience des émissions de RFI.

D'autant que lorsque je naviguais au long-cours - marine marchande - je fus un auditeur assidu.

Ce service public mérite - lui-aussi - notre soutien.

Lamentable comportement du personnel de RFI. Et surtout, un mépris total pour ses auditeurs !

Au point où vous en êtes, il faut débrancher le malade en coupant la musique !

Mieux vaudrait en effet le silence que ces ritournelles en boucle et ces slogans surréalistes et extraordinairement prétencieux dans le contexte de cet étalage d'irresponsabilité professionnelle.

Je ne trouve pas la musique diffusée depuis 30 jours lugubre. C'est surtout une question de goût. Au moins, c'est l'occasion d'écouter en totalité les chansons d'artistes qu'on n'écoutait que partiellement avant le déclenchement de la grève. C'est une façon de voir le côté positif des choses, même si cela semble invraisemblable à première vue. Et puis la musique adoucit les moeurs.

Cette grève m'a réconcilié avec la radio marocaine que j'avais boudée durant plusieurs années. Justement, ça tombe au moment où la radio nationale commence à devenir très intéressante.

C’est bon Coca-cola.
Mais je préfère du thé, s’il te plaît!
C’est bon du thé avec du méchoui,
Non?
Même avec du couscous
Je n’aime pas boire ce coca.
Ce que j’aime, moi, c’est
M’asseoir là, sous cet arganier,
Du rôti à la main
Et du thé;
Et, du fond du cœur de Radio Rabat,
Vient la voix de Rouicha
Chanter l’amour des montagnes.
Je ferme alors les yeux :
Je vois la neige et l’amour des sourds,
J’entends le guenbri pleurer à qui veut l’entendre;
Et je pense à mon âme jumelle,
Celle qui est là-bas à Rabat.

Bon, là je trouve que ça commence à bien faire...
Quelques réflexions en vrac :
* Faire la grève à RFI ne sert strictement à rien... Pour avoir lu quelques réflexions/articles écrits en métropole, tout le monde se fiche de savoir que RFI est en grève en France métro. Donc impact nul. La direction peut jouer la montre sans problème...
* L'image de la France projetée par cette grève est déplorable, comme pointée par de nombreux commentaires ici. La BBC n'est jamais en grève, et quand des débats s'y font jour, ils sont partagés à l'antenne avec les auditeurs... Une belle leçon!
* A minima, RFI pourrait au moins transmettre autre chose que de la musique, ou répéter en boucle le même programme tous les jours (c'est le cas ici en Hongrie)!
Bref : il est temps de mettre fin à cette grève trop longue, ou ouvrir votre antenne au débat, au lieu de ce trou noir que vous imposez!

En dépit des nombreuses remarques des auditeurs un entêtement semble se durcir dans l'absence de la radio mondiale RFI, qui deviendra à ce compte de moins en moins mondiale!! Est-ce un sabotage de l'image de RFI ? C'est incompréhensible : outre les dommages existant en Afrique, il y a des pertes économiques d'exploitation .Pour mener où ?Qui va payer les pots cassés et combien cette grève a-t-elle coûté dejà? C'est comme si un malade décidait de faire la grève de la faim ??!! Explication?

Salut! Depuis Cotonou Fidjrossè, Bénin
Je comprends cette grève et la seule chose que je peux dire c'est que les deux camps se comprennent et trouvent ensemble la solution idoine à la crise. Puisque plus qu'une grève, pour moi c'est devenu une crise...
Alors que chacun sache raison garder pour sauver non seulement la radio mais aussi la communication et surtout l'information.
Je vous remercie
Tayé

Combien de fois déjà RFI a été en grève! Alors que Deutsche
Welle ou BBC ne s'arrêtent pratiquement jamais. Dommage que
grève rime trop souvent avec France.

A tous ceux qui conjuguent le verbe ''Grever'' sachez que ce verbe n'existe pas. On fait la grève.
Merci de votre attention.

Hugues de Montréal.

Quand bien même une réplique syndicale s'impose face à des plans léonins de restructuration de la part de la direction, je trouve lamentable que le seul moyen trouvé soit la bonne vieille grève...On est en droit d'espérer un peu plus d'imagination de la part de ces journalistes brillants dans leur métier.
Peut-être ont-ils oublié le rôle particulier de cette radio?
Par ailleurs, je ne peux croire le personnel assez puéril pour ne pas avoir pressenti bien avant le mois
de mai les bouleversements "sarkoziens", même l'Académie française n'est pas à l'abri!
Cessez cette guerre de position qui ne profite qu'à la direction en vous laissant vous embourber.
Prenez des initiatives, inventez des contre projets et faites les connaître, intéressez vos auditeurs.
.

Chers amis de RFI,
J'ai beaucoup voyagé, beaucoup écouté des radios dans le monde entier, mais nous avons à faire à une exception française: Une radio en grève! Ca n'existe nulle part au monde. Mais ce qui me choque surtout en tant que journaliste, ancien rédacteur en chef c'est de voir des journalistes déserter leur propre média. Faut-il se faire une idée vraiment médiocre de sa propre radio pour faire grève aussi longtemps. Les journalistes semblent avoir intégré le fait que leur radio ne représente pas grand chose et n'a aucune espèce d'utilité dans la mesure où elle peut rester en grève pendant un mois sans que cela n'ait aucune implication, ni aucun effet sur les auditeurs. J'ai la chance d'être bilingue, j'ai la BBC World service et la Voice of America. Des radios qui émettent 24/24 365/365. Et qui considèrent que leur devoir d'informer leurs auditeurs est sacré.
Je suis d'autant plus choqué que je suis parmi ceux qui ont milité avec conviction et aidé pour que RFI s'installe à l'île Maurice...

J'en appelle à la compréhension, au sens de responsabilité des uns et des autres pour une solution urgente à RFI pour le plus grand bonheur des auditeurs de RFI à travers le monde.

Nous pensons que les problèmes ne sont pas uniquement causés par les problèmes de salaires, les licenciements...peut être faurait-il commencer par la direction. Mais dans les employés il y a aussi du ménage à faire (...)
Nous sommes au Laos , nous apprécions RFI, mais 100 % tendances Afrique (musique, infos, etc), c'est trop. Donc depuis un certains temps et bien nous écoutons ailleurs, en Anglais bien sûr, car je ne donne pas cher de la langue francaise dans les années à venir .
Faites donc la grève!!

La mission de RFI doit rester de s'adresser à tous et de fournir le service maximum.
Si pour faire entendre cela, il faut une grève, alors bon courage à vous.

Puisque je commente son "papier", merci à Dominique Burg de nous donner quelques explications.

Même si c'est à un degré moindre que bien des francophones notamment hors francophonie (je réside en Normandie), je suis déchiré.
Autant je comprends et soutiens certaines motivations de ce mouvement social dur et interminable.
Et autant j'en désaprouve la forme digne de l'époque de Henri Krasucki. La grande radio muette me fait penser aux agents de la SNCF qui pour protester, arrêtent les trains sans estimer nécessaire d'expliquer la situation aux milliers d'usagers (et s'énnervant parfois quand on leur en demande les motifs), qui scient leur crédibilité et rompent la relation de confiance avec leurs usagers.
Grand dieux ! nous, auditeurs, sommes RFI autant que le sont les mécontents. Et pourtant l'absence d'explications à l'antenne, de débats entre auditeurs, journalistes et personnels pro ou contre la réforme, prouve que les syndicats nous considèrent comme un élément négligeable. Le schéma "travailleurs contre patron", ça laisse peu de place aux francophones du monde entier, hein ? Au final, en quoi la ligne majoritaire agit différemment envers ses auditeurs que les dirigeants vis-à-vis de vous ?

Si le plan de réforme est vraiment dangereux, et bien les syndicats majoritaires à RFI sont en train de le faire gagner ! Parce-que sans communication, sans auditeurs avec vous, c'est tous les salariés de RFI qui auront perdu.

Allez, bon courage aux auditeurs. Bravo à Giovanni Lombardo pour le site rfiengreve.info/ (criard mais admirable). Et bonne grève. Avec les infos et le débat nécessaires, peut-être vous soutiendrais-je. Mais là vu votre mépris, non.

Cyrille

I am writing in English to make sure I don't make any mistakes, since my written French is not up to par.
I think that while strikes may be useful to bring attention to an issue, non-communication in the end is fatal. I notice that there are many strikes in France all the time. It is time to grow up. Instead of a strike, which might destroy all of the wonderful site of RFI, the Unions should have a realistic outlook and perhaps help find jobs to those positions which are not profitable. I agree with Dominique and Laurent. You went on strike because you couldn't have ads, but now you don't want to work like a private enterprise and streamline production for a profit. Don't ruin a wonderful thing. There are other wonderfule French sites, cousins of yours that could easily replace you, even in the hearts of your most ardent fans.

Salut à tous!
J'essaye de comprendre le personnel de RFI qui est dans son droit de grêver mais je ne sais pas si, en le faisant, ils prennent un peu de leur temps pour réaliser l'immensité de la radio à travers le monde francophone. Je suis congolais de la RD Congo. Comme média internationaux, nous avons ici la RFI, la BBC ( dont les programmes en français sont au compte goutte), Euronews, TV5monde et récemment CCTVF, la chaîne chinoise. Mais parmi tous ces médias, RFI est "la seule" qui nous informe de façon complète sur l'actualité africaine, mieux que nos propres radios et télés nationales. Sachez que votre grève nous prive d'une information complète et décriptée, et tâchez d'y remédier pour le bien des africains (si je dis "africains" c'est parce que ailleurs, sans RFI, ils ont des alternatives, alors qu'ici, rien!).
Toutefois, je vous soutiens!

RFI a toujours été pour nous francophones une des plus importantes sources d'informations. Mais hélas le président Sarkozy a d'autres impératifs. Je vous soutiens dans votre lutte. Du courage.

Je suis a Kunming dans le sud de la Chine et l'absence des informations de RFI est douloureuse. Je suis par contre profondement reconnaissant a Mamanne pour l'effort qu'il fait d'enregistrer son court commentaire et de le mettre a disposition des auditeurs sur le website de RFI. Il est clair que les salariés ne peuvent pas se déclarer en grève et fournir le service intégralement. Mais j'éprouve plus de sympathie pour un journaliste qui fait l'effort de me fournir un peu d'information en dépit de la grève, que pour celui qui se contente de m'imposer une musique que je n'ai pas choisie.
Il est aussi vrai que les auditeurs aimeraient savoir ce qui se passe, et après tout un peu de transparence dans le dialogue entre patrons et syndicats ne devrait pas nuire à la bonne conduite des uns et des autres. Pourriez vous, comme Mamanne, créer un site où tous les jours le directeur de RFI ferait le point, aussi objectivement qu'il le peut, de l'évolution de la situation à RFI, et un autre site où tous les jours un journaliste représentant le personnel ferait le point, aussi objectivement qu'il le peut, de l'évolution de la situation à RFI? Cela permettrait aux auditeurs qui s'intéressent vraiment à RFI de se sentir informés, et non traités par le mepris.

Les membres du Comité de Soutien en Allemagne pour la Liberté de la Presse en Algérie apportent leurs entières solidarités aux syndicats,travailleurs,journalistes,correspondants,producteurs et animateurs de RFI pour leurs revendications et souhaiteraient que la direction de cette radio internationale prenne en charge les doléances des grévistes et engage un dialogue pacifique et responsable entre toutes les parties pour permettre à cette radio de reprendre ses émissions habituelles qui comptent environ 50 millions d'auditeurs .

P/Le Comite de Soutien en Allemagne pour la Liberté de la Presse en Algérie,

Comment puis-je faire pour vous apporter mon soutien ?

Michel Goube,
Instituteur retraité, ancien coopérant à Madagascar.

Où est passée RFI depuis quelques semaines?
Est-ce encore une radio de service public???? Est-ce encore une radio ou un balladeur MP3 ? Le public me semble totalement sous-informé du conflit actuel à RFI, de toute façon, et encore une fois le public est pris en otage et peut s'amuser avec RFI musique à quasiment longueur de journée, mais d'information, point ! Voilà encore, et malheureusemenrt aussi, un conflit typique à la française, où les parties sont bloquées sur leur position. Quand découvrira-t-on en France la négociation et le compromis ?????? On voudrait promouvoir l'usage de l'anglais au détriment du français qu'on ne s'y prendrait pas autrement. Bravo ! De nombreux auditeurs en panne d'information écouteront la BBC. C'est ce que nous faisons déjà.

Cath van Hoorn, Prague

Si une Grande Radio comme RFI ne peut pas trouver une solution à un conflit social autrement qu'en faisant une grève dure de plus de deux semaines , ça cache beaucoup de choses sur votre manière de fonctionner et même de votre profession .... Merci

Sarkozy, je te vois !

Dakar, lundi 25 mai.

Je partage entièrement les commentaires négatifs cités dans votre message : en tant que français de l'étranger, nous dépendons "affectivement" de la seule radio française disponible. On ne peut pas s'empêcher d'assimiler l'attitude du personnel de RFI à l'égard de ses auditeurs à du mépris, alors que nous faisons cette radio autant qu'eux. Qu'éprouveraient ils s'ils devaient "parler dans le vide" ?
Et bien nous-mêmes, nous "écoutons le vide" depuis trois semaines. En boucle...

Pourvu que cette grève soit bientôt touchée à sa fin... RFI me manquait bien.

J'écoute RFI tous les jours en Roumanie et cette radio est devenue muette.Contents ou mécontents des projets internes à RFI est une chose; mais pour une radio devenir muette c'est attenter à sa structure vitale même.C'est aberrant. Etablissez plutôt une plateforme de dialogue avec les auditeurs, car en fin de compte une radio n'existe que par ceux qui l'écoutent. N'est-ce pas ?
Roger

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