Les auditeurs ont des idées…..sur RFI, sur la grève….

Ce billet ayant malencontreusement disparu durant quelques heures, certains commentaires de nos auditeurs n'ont pu être retrouvés. Je les prie de ne pas trop m'en vouloir....

« Quelle joie de vous retrouver sur les ondes après une si longue absence » ! Ces quelques mots d’Emma, une auditrice de France, saluent la suspension de la grève à RFI. L’antenne a repris son cours normal, avec sa programmation d’été…. Le 10 juillet, les personnels, réunis en assemblée générale, ont décidé cette « trêve estivale », même si les objectifs de la direction restent les mêmes. Durant cette grève, qui a duré 60 jours, des centaines d’auditeurs ont écrit à RFI, et à la médiatrice. Certains ont pu s’exprimer sur ce blog. Beaucoup se sont sentis abandonnés. Je les comprends.

 Le 26 juin, Aliace, de Côte d’Ivoire, souhaitait une issue au conflit et sollicitait la médiatrice : « Faites un effort pour trouver une solution aux problèmes ! » Comme je l’ai souvent expliqué, je n’ai aucun pouvoir sur le terrain social. Je ne suis que l’intermédiaire entre les auditeurs-internautes et les journalistes, pour tout ce qui concerne la manière dont est traitée l’actualité, la manière dont ils exercent leur métier. Me faisant très souvent la porte-parole des auditeurs auprès de la rédaction, je me suis naturellement sentie concernée par le sort qu’il leur a été fait durant la grève.
 
Il y a eu, d’abord, ce sevrage de journaux et de magazines d’information, pénible, douloureux, terriblement perturbant. Un auditeur affirmait ne plus parvenir à s’endormir. Georges, de Douala, au Cameroun, nous a confié : « Pour moi, perdre une émission à RFI, c’est comme si je venais de rater un match de football à la télévision ». Une autre image nous vient de Ghislain, à Trechville, en Côte-d’Ivoire : « sans vous, nous sommes comme une ampoule sans électricité ». Si quelqu’un, à RFI, avait pu oublier la relation si particulière, passionnée et exigeante, qui lie cette radio à son auditoire, les cris, tout à la fois de colère et d’amour, lancés de tous les continents, le lui auraient magistralement rappelé.
 
Moins bien informés qu’en temps normal sur la marche du monde, les auditeurs l’ont été très mal sur la grève à RFI. Quelques messages à l’antenne, des éléments d’explication sur le site Internet, ce blog….et quelques sites extérieurs. « Aucune information sérieuse n’a été donnée aux auditeurs pour qu’ils comprennent les tenants et aboutissants de la grève » a ainsi écrit Pierre Metge sur le blog. Yemrègma, de Ouagadougou, au Burkina Faso, regrette « le silence sur l’état des négociations entre responsables et syndicats. Nous n’avons aucune idée des points d’accord et de désaccord, alors que si c’était une autre radio RFI s’en serait fait régulièrement l’écho ». Ce n’est pas faux. Il est évidemment très difficile d’inventer une communication apaisée et neutre quand une entreprise est en pleine crise, et que les points de vue sont diamétralement opposés. Il faudrait y penser avant, et après les conflits. Faute de quoi, quand ils surviennent, le silence règne, et il est insupportable. « Je pense que vous auriez pu vous arranger pour ne pas abandonner les auditeurs » estime Louinès, de Port-au-Prince, à Haïti. « Nous, auditeurs, nous avons des droits ! » fait remarquer Mory, de Dakar, au Sénégal. Mory a raison, les auditeurs et les internautes ont un droit fondamental, celui d’être informés. Les salariés ont un autre droit fondamental, celui de cesser le travail. C’est la conciliation de ces deux droits qui mériterait réflexion. RFI, comme beaucoup d’entreprises françaises, est probablement en retard sur ce terrain.
 
Les auditeurs, eux, ont des idées : « Pourquoi cette grève n’a pas fait l’objet d’un débat sur les antennes de RFI ? » demande Mamane, du Niger. Marc, de Bamako, au Mali, nous interpellait, début juillet, pour savoir « quelle contribution » pouvaient apporter les auditeurs « pour stopper la grève qui nous prive des infos ». Et Anne, auditrice de Paris, suggérait de « créer un club de fidèles auditeurs ».
Oui, les auditeurs et les internautes, trop souvent oubliés par les journalistes et leur hiérarchie, aimeraient être impliqués dans le débat sur l’avenir de RFI. Donner leur avis, faire part de leur expérience, de leurs critiques et de leurs approbations, de leurs agacements et de leur joie. Tout cela ne constituerait pas une vérité, et n’enlèverait rien à la liberté du journaliste. Mais ferait de nos auditeurs-internautes, des partenaires.
 
 




 
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8 Comments

"Ce billet ayant malencontreusement disparu durant quelques heures...", écrit la médiatrice.
Que signifie l'adverbe ? Euphémisme ?
Qui a fait disparaître le billet, comment ?
Un prestidigitateur a fait disparaitre le billet. Ou alors, c'était un pirate somalien. Ou alors, un voleur de métaux rares.
Hypothèse: Serait-ce un coup de "RFI musique" ?
Non, le prestidigitateur a fait réapparaître le billet au nom de la liberté d'expression, et il l'a gentiment déposé sur la grève, loin des ondes, de l'île de Erèphi (autre nom de l’Atlantide).

Bonjour,
je suis très heureux de la suspension de cette grève! Je vous souhaite une bonne réussite pour vos démarches.

Amicalement

J'ai en effet voté avec mes oreilles, choisissant d'écouter d'autres chaînes francophones, m'ayant mis en révolte contre la grève insensée et inexpliquée qui n'avait pas sa fin.

Hélas, les autre chaînes sont les pauvres cousins de ma chère RFI! Le pire, c'est la manie de sports de spectateur que les autres ne savent pas s'en passer.

Quand même je ne suis plus un auditeur captif de la RFI. Moi, je m'y branche surtout pour garder mon francais et mes liens au monde francophone. Anti-chauvin et anti-raciste le plus total, je n'ai pas envie d'écouter un francais mal prononcé de quelqu'un pour qui c'est évidemment une langue etrangère. Je change de chaîne donc lorsque les accents deviennent trop épais.

Arnaud, Nathalie Amar, Juan Gomez et Chantal Lorho demeurent mes voix francophones préférées. Vos émissions sont si souvent bonnes, vraiment riches en qualité. Il y a eu une spéciale sur le port de Marseille qui a été une merveille de radio.

Je m'en suis plaint. Je vous dis aussi, merci pour votre grand service, votre art, vos informations.

Le gringo qui a de l'espoir de nouveau!

Bonjour,
je ne sais pas vraiment quelles sont les raisons exactes de cette grève mais j'espère bien qu'elle soit courte car sans RFI on dirait sans eau, sans air surtout pour moi.

Je suis une fidèle auditrice de RFI.
Chaque fois que j'ai vanté cette radio à mes amis, ils m'ont répondu "mais on n'y parle que de l'Afrique!!!"
Et c'est vrai que l'Afrique n'intéresse pas grand monde dans la population française... Ce qui en soit est scandaleux.

J'ai pris conscience de l'importance de ce continent en écoutant RFI.
Grâce à RFI, j’ai entendu des informations relayées nulle part ailleurs. Un exemple : J'ai découvert sur ces ondes l'impact de Jacques Foccart en son temps. Parlez de Foccart à m'importe quel français, s'il n'est pas d'origine africaine, il vous demandera poliment de qui vous parlez...

J’entends toujours avec un discret sourire le slogan publicitaire de France Info. "La seule radio d’information continue". Ce n’est pas vrai, il y a FRI. Mais RFI n’est pas diffusée sur la FM en France, sauf à Paris. Si vous habitez Marseille et que vous voulez l’écouter, il faut avoir un ordinateur et une connexion internet.

Alors je le dis aux auditeurs de RFI : vous devriez soutenir de tout votre cœur cette radio et les journalistes qui y travaillent. Cette radio, pour des raisons qui me dépasse, on veut la saborder. Si elle disparaît, si ses moyens sont réduits, plus personne ne parlera de vous.

Merci de continuer la grève : ça fait autant de commentaires de gauche en moins.
Je souhaite donc que cette grève ne s'arrête pas. Et j'espère qu'une nouvelle RFI, véritablement démocratique, naîtra bientôt.

BONJOUR A TOUS.
BONJOUR RFI.
Je vais vous raconter une petite histoire d’abord. Et vous transmettre un message ensuite.
JE VOUS EN PRIE SOYEZ PATIENT. Je serai un peu long mais c’est nécessaire.
Jadis, (il y a 20, 25 ans…), j’écoutais rfi tous les jours. Ondes courtes. L’époque où toutes les heures, rfi donnait ses fréquences. Toute une gymnastique. Mais à l’époque j’avais un bon poste de radio… J’obtenais même des cadeaux rfi sur des concours ou participations (tee shirt, sac, chèque même, une fois, encore en FF…)
Et puis, il y a 10, 15 ans…, on a commencé à utiliser les fameux F.M. Et les bons postes de radio ont commencé à disparaître du marché.
Et moi, je travaillais dans les fonds de la brousse malgache. Là où même les plus roublards des reporters de rfi ne mettront jamais les pieds… Et je ne me souviens plus quand ni comment ma bonne radio a fini par rendre l’âme (probablement l’âge et le dur travail…). Sur le marché il n’y avait plus que des radios avec disait-on 10 – 15 – 20 bandes. Mais en réalité c’était des bandes de ….. Je m’excuse.
Et je n’ai plus entendu rfi que les rares fois ou j'allais dans une ville avec une émission rfi sur FM. J’ai entendu qu’il y avait une radio révolutionnaire je ne sais plus quelles caractéristiques. Mais je n’ai pas pu m’en procurer. Alors je me suis abonné à un bouquet T.V. pour pouvoir … écouter rfi ! Mais c’était trop cher : plus de 30 Euro par mois. Une fortune pour un malgache. Beaucoup touchent moins que ça comme salaire mensuel. Alors j’ai abandonné…
Et en mai 2009, je suis affecté à Toliara (ex- chef lieu de province). Il y a rfi sur FM. Dieu MERCI ! Je vais entendre à nouveau rfi, TOUS LES JOURS !
Mais PATATRA ! C’est la grève ! Je me suis dit, ce n’est pas grave, les grèves en France ce n’est pas comme chez nous. C’est parti pour 1, 2, quelques jours au pire. Et c’est sûr, il n’y aura pas mort d’hommes.
Mais hélas, pauvre Nirina. Ca dure tout le mois de mai… Et pendant tout le mois de juin, je ne suis pas à Toliara.
Et quand je reviens début juillet j’étais sûr que c’était fini.
Mais surprise : MUSIQUE, MUSIQUE, MUSIQUE… rfi MUSIQUE. Mais je suis maudit ! Je n’ai plus entendu rfi pendant des années car je travaillais dans des localités sans rfi sur FM et maintenant que je suis à Toliara, c’est la grève, illimitée en plus. A cause d’un plan social de je ne sais quoi….
Mesdames et messieurs : Je me fâche très rarement mais là on dépasse les bornes. J’attends sagement pendant plus de 10 ans et maintenant PLAN DE …
Je suis grossier très exceptionnellement mais là on dépasse l’entendement !
En Afrique : Nous ne mangeons pas à notre faim !
En Afrique : Nous n’étudions pas à notre désir !
En Afrique : nous ne buvons pas à notre soif ! (Si, de l’eau « non potable » en clair cela veut dire de l’eau « sale ») !
En Afrique : nous ne dormons pas à notre fatigue !
En Afrique : nous ne logeons pas à notre peur !
En Afrique : nous ne nous habillons pas à notre froid !
MAIS NOUS ECOUTONS rfi !
Et maintenant :
Ils veulent aussi nous en priver !
Alors le message :
Dites à vos dirigeants que c’est un crime contre l’humanité, plutôt.. un crime contre les africains (mais tout le monde s’en fout. Nous même nous nous massacrons).
Dites à vos dirigeants que c’est un génocide, plutôt un africide (mais dites leur que ce n’est pas la peine, les maladies, la faim, la guerre, le SIDA, nos bêtises… nous extermineront bientôt)
Mais dites leur quand même que je vais porter plainte au tribunal de La Haye, s’ils ne trouvent pas d’autres solutions.
Je vais porter l’affaire au conseil de sécurité de l’ONU !
Je vais me plaindre auprès du Roi des rois….
Et… (je m’étrangle…)
Bien sûr je divague…
C’est la douleur, le désespoir, la déception… aussi la vieillesse, je suis un retraité (recasé), comme ma pauvre ancienne radio, je risque aussi de rendre l’âme bientôt…
Mais merci quand même d’avoir suspendu la grève pour l’été chez vous. (L’hiver chez nous dans le sud) ça nous réchauffera le cœur.
J’ai été long ! Je m’excuse. TRANSMETTEZ SVP.
Enfin, soit dit entre nous, plus de 200 suppressions de postes. C’est toute une nation rfi !
MERCI BEAUCOUP !
Nirina. Le 30 juillet 2009.

Bonjour,
je suis très heureux de la suspension de cette grève et je souhaite le succès pour cette chaîne que j'aime beaucoup et j'éspère que ce problème ne se reproduira jamais.
"Quelle joie de vous retrouver sur les ondes! Quelle joie de vous retrouver sur les ondes!"
Bonne chance.

Walid. 20 juillet 2009

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