Une année de médiation à RFI

L’année 2011, pour la médiatrice de RFI, a ressemblé comme une sœur à l’année 2010. Ce n’est pas seulement parce que les journalistes ont pu commettre les mêmes erreurs. Mais parce que les auditeurs et les internautes, eux, ont exprimé les mêmes attentes et les mêmes préoccupations.


Les interpellations les plus nombreuses concernent toujours la mauvaise maîtrise de la langue française, à l’écrit – sur le site internet – et à l’oral, à l’antenne. Les fautes de français, de grammaire, d’orthographe, de prononciation, sont ressenties comme le signe d’une certaine désinvolture de la part du journaliste concerné, et donc d’un certain mépris pour le lecteur ou l’auditeur. Elles semblent d’autant plus inacceptables que RFI est « une vitrine de référence du français et de la francophonie », comme le souligne un auditeur du Burkina Faso. Les formules à la mode – «impacter», « sur Paris » au lieu de « à Paris », des personnes « en situation de mal logement » au lieu des « personnes mal logées » – les anglicismes en général, ajoutent à l’irritation d’une grande partie de l’auditoire. Certaines personnes, beaucoup plus rares, reprochent à RFI de faire travailler des journalistes qui ont un certain accent, quand bien même ces journalistes maîtrisent aussi bien que d’autres la langue française !
Avec une grande régularité, au rythme des conflits qui éclatent dans le monde, notamment en Afrique, de nombreux auditeurs et internautes reprochent aux journalistes de RFI leur manque d’objectivité dans le traitement de cette actualité. Ce sont les récriminations les plus difficiles à traiter. Quand l’auditeur fait des remarques précises, relève des erreurs ou des dérapages avérés, il est possible de répondre, d’argumenter, de débattre, et d’alerter le journaliste qui aurait fait preuve de parti pris. Mais Le plus souvent, les procès en partialité expriment des convictions, d’ordre général, ou des prises de position politiques, auxquelles il m’est bien difficile de répondre. Le traitement de l’information concernant la Côte d’Ivoire, la Libye puis la République Démocratique du Congo a suscité, en cette année 2011, de très nombreux commentaires de ce type.
A la différence de mes amis médiateurs d’autres entreprises de presse en France, j’ai été très peu interpellée sur « l’affaire DSK ». Ceux qui ont écrit jugeaient que RFI accordait trop d’importance à Dominique Strauss Kahn dans ses journaux.
Et puis il y eut, cette année encore, des mouvements de grève à RFI, qui ont parfois profondément perturbé l’antenne. Les réactions des auditeurs, parfois compréhensives, souvent furieuses, toujours interrogatives, m’ont décidé à fournir à notre public quelques explications sur les raisons du conflit, tant il m’apparaît regrettable qu’une entreprise dont la mission est d’informer ne sache pas le faire quand il s’agit d’elle-même.
Pour le reste, quelques questions sur la diffusion et la réception de RFI, et beaucoup d’alertes sur des erreurs factuelles, géographiques, historiques, scientifiques… En l’occurence, les auditeurs et les internautes ont presque toujours raison. Leur aide nous est précieuse. Merci à eux ! 
 

1 Comments

Bel article ! En Côte d’Ivoire certaines agences de publicité et de communication mais aussi des chaînes commerciales ont profité de cette hausse d’appels en direct lors des émissions pour lancer la mode des serveurs vocaux. Avec un appel facturé à 350 f CFA pour des émission de jeu certains ont amassé un bon petit pactole !

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