Archives de octobre 2008

Juppé et la presse: quels rapports?

         

"J'ai des relations passionnelles avec la presse. Ma femme me dit: "Tu ne comprends pas ce que c'est qu'un journaliste. Un journaliste n'est ni un ami, ni un adversaire. C'est un professionnel. Or toi, tu les traites en amis, tu leur dis tout, et ensuite tu n'es pas content quand ils le répètent. Soit tu les considères comme des adversaires et tu ne veux pas les voir. Il faut que tu les considères comme des pros. Un pro, c'est quoi? Quelqu'un qui cherche de l'info. Tu leur en donnes ou pas. Tu calibres ce que tu veux dire. C'est comme cela qu'il faut faire."(1)

          "Je tutoie peu. Je pense que le tutoiement est une marque de proximité, et il ne faut pas être proche de tout le monde, sinon on n'est proche de personne..."

         

Alain Juppé, ancien premier ministre, in Medias n°18, automne 2008

(1) Isabelle Juppé a été journaliste politique, notamment à La Croix

La vérité sans prétention

                    Envie d'appliquer au journaliste cette conclusion de Jacques Julliard, à la fin d'un débat sur l'historien (Nouvel Observateur du 9 octobre):

 "Autrement dit, si sa profession est de chercher la vérité, il doit se garder comme du diable de prétendre la détenir."

La raison avant la passion

      Envie d'appliquer aux journalistes cette citation de François Furet par Denis Olivennes, à la fin d'un article sur le conflit Siné-Val (Nouvel Observateur du 7 août), et qui concernait les intellectuels:

      "Ils doivent priser plus que tout l'exercice de la raison critique. Quand ils ajoutent à la passion, ils ne servent plus à rien."

Le poids des mots et des nuances

                    Ce n'est pas à priori une critique virulente, que nous adresse Bernard Jeufroy, auditeur de Paris, mais une de ces analyses subtiles qu'affectionne le médiateur, car elles obligent à la réflexion, et nous rappellent que dans l'emploi des mots, bien des nuances sont à prendre en considération.

                    Voici donc ce que notre auditeur présente comme une « proposition » concernant la rédaction des journaux, « à l'usage des commentateurs, envoyés spéciaux etc. à qui vous serez bien gentils de soumettre cet avis ».

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Curiosité malsaine

                    « La seule presse qui se vende encore suffisamment et qui n’ait pas de problèmes économiques sérieux est désormais, si je comprends bien, la presse people, autrement dit celle qui vit principalement de la satisfaction de la curiosité malsaine du public pour des choses qui ne le regardent la plupart du temps en rien et dont il n’a aucun besoin de savoir quoi que ce soit. Le problème est que, comme le confirment certains événements récents, la presse dite « sérieuse » sera vraisemblablement de plus en plus tentée d’imiter ne partie son exemple. »

                    Jacques Bouveresse, philosophe, professeur au Collège de France, interview à Mediapart.fr

L'excision pratique tribale: comment lutter?

                    Dimanche, 19 octobre 2008, Afrique Matin, 5heures 30. Parlant de l’excision, l’un des présentateurs du journal la qualifie de « pratique tribale dont personne aujourd’hui ne peut dire pourquoi elle existe ». Sans mettre en cause cette expression, Assion Emmanuel Noutevi, juriste socio-anthropologue, et auditeur du Benin, réagit « non pas pour donner carte blanche à l'excision, mais pour appeler à des méthodes plus sûres pour mettre fin à cette pratique abjecte, mais faisant partie d'un ensemble qu'on a choisi d'ignorer, alors qu'il faudrait guérir le mal à la racine. »

 

                    Voici donc cette réaction-réflexion de notre auditeur: