02 sept. 2009 - 17:35
« Il faudrait arrêter de prétendre que le fils de Bongo est le grand favori de l’élection présidentielle au Gabon », écrit un auditeur le 28 août, avant de dénoncer, le 1er septembre, « la complicité de la France » dans un éventuel succès électoral d’Ali Bongo. Dès le mois de juillet, certains soupçonnaient RFI de souhaiter la victoire de ce candidat : « dites à votre protégé Ali ben, qu’à trop jouer avec le feu, on finit par se brûler ». Et à nouveau, cet autre auditeur, le 31 août : « faites une analyse un tant soi peu juste, et cessez de nous bassiner avec Ali »….
RFI aurait donc fait la campagne d’Ali Bongo. L’écoute attentive de RFI ne permet pas d’aller dans ce sens. Au mois de juillet c’est vrai, Ali Bongo a été longuement interviewé dans l’émission « Média d’Afrique » par Alain Foka, sur sa personnalité et son parcours. Je pense que cet entretien a pu alimenter la suspicion, même s’il a été réalisé hors période électorale. D’autant plus, et ce n’était pas prévu, que d’autres candidats ont décliné l’invitation d’Alain Foka à s’exprimer, dans les mêmes conditions. J’admets aussi que dans certains journaux du dimanche soir 30 août, la présentation de l’élection présidentielle a pu agacer : Ali Bongo ayant fait savoir le premier, dans la soirée, qu’il se pensait gagnant, cette affirmation a été rapportée sur l’antenne, sans assez de précautions.
Mais pour le reste ! Où trouver du parti pris ? Où aller dénicher de la partialité ? RFI a réussi le tour de force d’interviewer tous les candidats à la présidentielle : 22 entretiens diffusés à partir du 22 août ! Seul le 23è candidat, qui venait de se désister, n’est pas passé sur les ondes.
La seconde accusation, qui se combine avec la première, fait de RFI la porte parole d’une France qui soutiendrait Ali Bongo. Je ne sais pas ce que les dirigeants français pensent réellement, encore moins s’ils favorisent indirectement l’un ou l’autre candidat. Ce que je sais, c’est que les journalistes de RFI peuvent se tromper, s’emballer, être maladroits, mais qu’ils ne sont pas « aux ordres ». Ils ne sont ni acteurs, ni porte-voix, ils ne sont pas plus historiens, ils ne sont « que » journalistes !
Je citerai, pour conclure, ce compliment d’un auditeur de Libreville, tout à fait hostile à Ali Bongo, qui écrit, à la fin de son mail : « j’en profite pour féliciter M. Boisbouvier (envoyé spécial de RFI) qui, au Gabon, fait un travail de professionnel ». Merci pour lui !
6 Comments
Votre argumentaire n'est pas convainquant. RFI c'est la promotion de la culture française dans le monde. Les journalistes de RFI ne peuvent pas dire n'importe quoi contre la France. La France est gravement impliquée dans le processus électoral au Gabon, auprès d'ALI BONGO. Un exemple, il m'est difficile de croire que dans tout RFI il n'y a pas un seul journaliste assez intelligent pour comprendre que l'élection au Gabon a été truquée. Pourquoi n'en parlez-vous pas en termes clairs? Quand il s'agit de l'IRAN, vous faites les gorges chaudes...vous êtes petits.
Moi je ne comprends pas pourquoi les médias français se sont mis subitement à parler du Gabon comme ça. Où étiez-vous 42 ans avant?, POURQUOI SOUDAIN CET ACHARNEMENT? Je suis convaincue que vous êtes des outils que les politiques français utilisent.
Pourquoi la France est-elle muette face la situation politique au gabon ?
Bonjour.La situation au Gabon est grave. Nous allons repartir vers le parti unique! Il faut que la France réagisse avant qu'il ne soit trop tard, les gens d'en haut surveillent les gabonais à la loupe.
Mme Burg je suis un fidèle auditeur de RFI et pour moi les intervenants n'ont pas tort de penser cela, vous savez comme moi le rôle que les médias américains ont joué avant les événements du 11 septembre 2001, pour que finalement on ne retrouve aucune ADM en Irak, bref c'est pour dire que ces gabonais qui ne sont pas dupes n'ont pas compris que la plupart des médias français, avant même que la mort de OBO ne soit officiellement annoncée, présentent ABO comme son "même ""probable"" successeur". J'ai toujours pris les journalistes de RFI pour de grands professionnels et faire des erreurs aussi grotesques est indigne de vous. Pour ma part je considère que vous avez trop souvent repris les infos de chaînes comme France24 que moi j'accuse d'avoir pris partie au matraquage médiatique en vue d'une préparation psychologique des gabonais à accepter ABO comme président. Certains médias français ont même annoncé les résultats avant qu'ils ne soit officiels, je reviens pour en citer d'autres. Je pense toujours que vous êtes des professionnels, n'allez pas me faire croire que vous ne vous doutez pas que vos dirigeants aient soutenu le candidat qui les arrange.
FrançAFRIQUE , NON!
AFRIQUE sans France ,YES WE CAN
Ces réactions des auditeurs de Rfi et des internautes s'inscrivent dans la lignée des autres qui ont été notées il y a quelques années quand la guerre civile de fait en Côte d'Ivoire était à son paroxysme.
C'est de bonne guerre et chacun a son rôle. Je ne pense pas uniquement à la situation ivoirienne, mais à la crise malgache qui a suscitée la même passion il ya quelques mois.
Je constate au même titre que ceux qui suivent Rfi que la grève a repris comme prévu à la rentrée.
C'est vraiment désolant que la trêve estivale n'ait pas été mise à profit par les deux parties pour trouver une solution qui nous arrange tous (direction, journalistes et autres, et les auditeurs). Et le fait qu'on parle très peu de l'évolution des actions en justice intentées me sidère à plus d'un titre.
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