En guise d’exemples, ces quelques récriminations, émises par les internautes : « Mon post ne passe pas. Pourquoi ? »… « J’ai fait un commentaire ce matin sur la qualité de cet article et il n’a pas été publié. Le commentaire est une critique objective. Pourquoi le censurez-vous ? »… « Pourquoi vous nous demandez de réagir et vous n’affichez pas notre commentaire ? »… Ou encore cette affirmation particulièrement hardie : « Certains, à RFI, considèrent cette radio comme leur propriété. Ils se permettent, comme les anciens soviétiques, de censurer ce qui n'est pas dans leur ligne ».
Deux petites remarques préliminaires : 1) la critique venue des internautes ne lui confère aucune qualité particulière d’objectivité. Au contraire. La réaction d’un auditeur, d’un internaute, d’un lecteur, est souvent subjective. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne soit pas digne d’intérêt. 2) RFI ne « censure » pas, en fonction de critères politiques.
Mais, c’est vrai, tous les commentaires, tous les « post » ne sont pas publiés. En voici les raisons.
Les outils techniques permettent aujourd’hui aux auditeurs, aux internautes, de se mêler de l’information, de la critiquer ou de l’enrichir, de la contester ou de la confirmer. Tant mieux. Mais une radio et son site d’information, ce sont des entreprises de presse, dont la mission est de diffuser une information la plus exacte et la plus précise possible.
Le directeur de la publication, comme l’hébergeur du site, sont responsables juridiquement, de tout ce qui est dit ou écrit sur ce site, y compris par une personne extérieure à l’entreprise. L’éditeur est donc libre de publier ou non les réactions des internautes. RFI, comme tous les autres sites d’information, a mis au point un système de tri – on appelle cela la « modération » – afin d’éviter qu’un propos malencontreux ne vienne engager la responsabilité de l’éditeur.
Les critères de choix relèvent, en conséquence, à la fois du droit, de l’éthique et du savoir vivre.
Sont ainsi bannis, tous les messages racistes, xénophobes, révisionnistes, homophobes, diffamatoires, insultants, contraires à l’ordre public et aux bonnes mœurs, encourageant à la commission de crimes et/ou de délits…
Ne sont pas davantage publiés les messages qui renvoient à des sites inconnus ou suspects, qui dévoilent des coordonnées personnelles, qui font de la publicité pour tel ou tel produit….
Les sites d’information rejettent en général aussi tout ce qui est relève de la vulgarité, de l’obscénité, de la pornographie, de la moquerie gratuite ou de l’agression verbale. Enfin, tout ce qui est inintelligible ou hors sujet !
Les équipes de modérateurs procèdent aussi, dans certains cas, à des coupes, ou à des corrections de forme…
Chaque entreprise, chaque site d’information met ainsi en place sa « modération ». Certaines avertissent les internautes, en présentant des « chartes de modération » ou « de bonne conduite ». C’est judicieux : il est toujours utile de faire connaître, et accepter, la règle du jeu…..
Car ce n’est pas parce que l’on se trouve sur internet que les lois, les codes, les usages n’existent plus. La liberté d’expression des internautes est nécessairement encadrée. Reste l’immense champ d’échange, de contestation, de témoignage, de critique, d’enrichissement de tous, largement ouvert à l’auditeur-internaute !
1 Comments
Effectivement, nous vivons à une heure où on demande l'avis de l'internaute sur tout. Il "donne son avis" et c'est tout. Sur des sujets de spécialiste, il "donne son avis". Mais que vaut son avis ? Je vois souvent cela dans le cadre de mon activité (...) et je me rends bien compte d'une chose : souvent les commentaires sont ouverts parce que "tout le monde le fait" alors que la valeur ajoutée d'un commentaire approche généralement le zéro absolu. Mais j'y pense, n'est-ce pas précisément ce que je suis en train de faire ?
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